Sénèque – la vie heureuse l/ Sénèque et le stoïcisme Sénèque : Sénèque fait figure de grand nom du stoicisme. Cest d’abord pas en raison de la qualité de sa pensée mais c’est que ses œuvres sont parvenues à être célèbres. C’est un hasard de l’histoire si la notion de stoicisme est restée attachée au nom de Sénèque et aux noms de deux autres grandes figures du stoicisme impérial comme Epicthète (50-125/130) et Marc Aurèle (121-180), tous deux postérieurs à Sénèque. ttc, next page Ces 3 grands noms s La pensée de Sénèqu stoicisme en général. vant Sénèque. Grèce-Athènes : le st ée de stoicisme. d’avatar (tardif) du lité née 3 siécles moment même où va s’achever la grande période classique grecque (Calliclès, Socrate, Platon, Aristote). 322 avant JC : mort d’Aristote (précepteur d’Alexandre) 323 avant JC : mort d’Alexandre Ces deux dates marquent la fin de la grande époque grecque. Ce qui commence c’est la « période hellénistique Pendant les 3 siècles qui vont suivre, elle va persister et s’achever en 30 avant JC (rayonnement de l’empire romain).
Ce qui va continuer à rayonner c’est la culture grecque. Déclin et décadence par rapport aux modèles socio-politique e l’époque et qui ont déjà fait la fortune de la grande période classique. La mort d’Alexandre fait disparaitre le modèle de la citée-état (Athènes, Sparte) autonomie et indépendante. Et on voit apparaître une multitud multitude d’états (la plus part monarchique, tyranniques) periode ou il devient impossible de vivre selon les modalités où vivaient les anciens grecs et impossible de se réaliser comme homme en vivant en citoyen. utation anthropologique profonde fait place à la solitude individuelle. Les individus sont seuls, irrémédiablement seuls. Condamnation à une certaine misère existentielle. Les hommes sont soumis également à des puissances qui leur sont étrangères et incontestables. La réaction est quasi immédiate. Le cadre politique dans lequel ils vivent ne leur permette plus de vivre et de reconvertir leurs anciens idéaux à leur niveau d’individu repli des Idéaux dans l’intériorité de la vie spirituelle.
La meilleure preuve de cette tendance c’est l’apparition de deux écoles philosophiques nouvelles et concurrentes : l’épicurisme et le stolcisme. Ces deux écoles sont aux antipodes des idéaux mais qui obéissent à ce repli des Idéaux. 300 ans avant JC fondation de l’école stoïcienne à Athènes. Le fondateur de cette école est Zenon. C’est une école à part entière c’est-à-dire au sens de secte. Zenon fonde l’école mais pas pleinement la doctrine stoiCienne qui sera achevée un siècle plus tard. Cléanthe succède à Zenon puis Chrysippe à Cléanthe.
Il faut accepter les 3 pensées de ces 3 personnes pour pouvoir parler de système du stoïcisme et une doctrine, stoïcienne. Cette pensée systématique est essentiellement dogmatique et c’est pourquoi ça devient une secte. Ce qui est nouveau ce n’est pas le système (systema ensemble qui se tient) mais d’appliquer le système ? la 2 ,’ as le système (systema ensemble qui se tient) mais d’appliquer le système à la philosophie (comme des exercices spirituels qui permettront aux individus seuls de trouver le bonheur) témoignage du repli des anciens idéaux sur la sphère individuelle.
La systématicité de la doctrine stoïcienne désigne le fait d’une totalité à l’intérieur de laquelle on distingue des parties pédagogiquement parlant. 3 parties : physique, logique (dialectique) et morale. Il est impensable que l’on touche fun de ces domaines sans anéantir ou transformer les autres philosophie-bloc (Brehier historien de la philosophie). La systématicité de la doctrine n’a rien d’arbitraire. Si la doctrine stoïcienne est systématique c’est qu’elle est le reflet de la systématicité de l’univers.
La doctrine des stolciens est à l’image de ce que l’univers pense comme tout parfaitement organisé et qui doit la perfection de son organisation au fait qu’elle dépend de l’action d’un principe unique mais qui porte deux noms selon le rapport sous lequel on l’envisage pneuma (physique). Quand on s’attache à la description des effets physiques de ce principe pneuma souffle vital. -s logos, quand on parle de raison. Quand on met l’accent ur la liaison (le rapport) des évènements qui surviennent. Lesquels puisqu’ils obéissent à l’action de ce principe ne doivent rien au hasard.
On se situe dans la perspective du destin, de la providence. Il ne faut pas hésiter à appeler et en faire le rapport avec Dieu. Ce Dieu dont parlent les stoïciens n’est pas transcendant et donc inassimilable au Dieu du christianisme. 3 ,’ dont parlent les stoiciens n’est pas transcendant et donc inassimilable au Dieu du christianisme. Dans le sens où il n’est pas en dehors du monde. Mais on peut parler d’immanence du principe organisateur de runivers à l’univers lui-même. Stoïciens : le monde est Dieu lui-même ou alors Dieu est le monde. 0 siècles plus tard Spinoza se rattache à cette idée par Deus Sive natura (Dieu ou a nature). On ne peut séparer la physique de la morale puisque rien dans la nature n’arrive sans raison. Quand on juge qu’un phénomène comme la mort, la souffrance son des mauvaises choses, il faut se persuader qu’elles sont mauvaises qu’en apparence. Ce ne sont que des mots mais nécessaires à l’organisation du système. Sénèque a consacré un ouvrage à la physique : Questions naturelles. Sénèque ne parle pas de la physique et la logique, il ccepte et accède de façon orthodoxe à ces parties. Il considère qu’il est inutile de s’y attarder.
Son soucis n’est pas de développer la doctrine de l’école dans ces domaines là. au fond en prenant ce parti, Sénèque a le mérite de nous instruire sur Porientation (la vocation) primitive de la doctrine. 3 siècles se sont écoulés depuis la création de l’école et ont permis à Sénèque de se révéler vrai. La raison d’être originelle du stoicisme est de proposer un certain nombre de recettes pour accéder à la vie heureuse et on a besoin du sous bassement physique. On a plus besoin de développer la physique et se satisfaire de ce qu’elle est que développer la morale et la logique.
Texte tiré de Les Bienfaits exprime assez bien l’implication de Sénèque dans le 4 ,’ et la logique. Sénèque dans le stoïcisme. « Non pour guérir l’âme mais pour en exercer le plaisir Si Sénèque se paie le luxe de faire l’impasse sur la physique et la logique c’est qu’il s’agit d’un assoupissement de l’intelligence et non de sa musculation (qui s’opère par le rabâchement). idée selon laquelle l’esprit se retire dans sa forteresse (z citadelle intérieure) et montre à quel point le stoïcisme st inséparable de la naissance du repli dans cette citadelle que l’on arrive à l’autarcie (z autonomie) « apathie ».
On peut sommairement caractériser le stoïcisme de Sénèque par la prépondérance de la morale c’est-à-dire une école de bonne conduite accompagnée. La doctrine stoïcienne dans sa systématicité n’a pas d’autre rôle que d’accompagner le postulant, à la sagesse dans la voie de la conduite la meilleure qu’il soit transmission des recettes du bonheur. On peut considérer qu’en écrivant vers la fin de sa vie « la vie heureuse Y, il se propose de ournir une espèce de formule (abrégée) de ce qu’est pour lui (=pour l’ensemble du stoïcisme impérial) le stoïcisme.
Puisque par son titre même le traité indique que l’on se souciera de ce qui est essentiel dans le stoïcisme lui-même. Il/ De la vie heureuse Titre original : De Vita Beata. « De » signifie « au sujet de Ce traité vaut comme une espèce de « digest » (=abrégé, best of). A ce titre on peut considérer, contenu de ce qu’était le stoïcisme, que eest un espèce de catéchisme car récole stoïcienne est assimilable à une secte. Ce tr s ,’ stoicisme, que c’est un espèce de catéchisme car l’école toïcienne est assimilable à une secte. Ce traité de Sénèque n’en est pas un de part en part.
Sénèque fait preuve du didactisme. Il y expose un certain nombre de thèse et il s’efforce de les expliquer et de les démontrer. Au chapitre 17, on ne peut plus considérer que ron a un traité en bon et du forme. On a donc simplement un pamphlet. Il n’y a plus de place pour la démonstration mais seulement de la violence et de l’outrance. Compte tenu de la disparité du contenu de ton et de contenance on peut se demander s’il y a seulement une défense de la philosophie unité ? Sénèque déraille. II peut-être perdu de vue la raison d’être de son livre.
Par de là de cette disparité on peut pas considérer deux propos distincts juxtaposés. Il n’y a pas de place pour une lecture qui verrait se succéder un objectif neutre (sur une question générale) et un subjectif partisan (sur une question personnelle). A/ Vie de Sénèque né à Cordoba (c’est un étranger nommé « un provincial ») Il va connaître une trajectoire extraordinaire. Il est le deuxième des 3 fils d’une famille aisés. L’aîné : Gallion à qui le texte est adressé. Son père nourrit des ambitions très grandes pour ses nfants sauf pour Sénèque à qui il ne voue pas une grande carrière.
Cest pour ça qu’il envoie Sénèque à Rome où il découvre la physique stokienne à laquelle il se convertit. Aux environs de ses 40 ans, Sénèque décide d’entrer en politique et décide de faire de la politique en philosophe (idée typiquement Grecque) et c’est pas du tout une démarche stoïcienn 6 ,’ politique en philosophe (idée typiquement Grecque) et c’est pas du tout une démarche stoïcienne. Sénèque se nourrit d’influences diverses mais sa source préférée est Aristote. Il entre en politique par piston et rentre au Sénat.
Ce philosophe se trouve projeté sur le devant de la scène par son talent d’orateur il se lie avec la famille impériale. Caligula (empereur) meurt et son successeur (Claude) fait condamner Sénèque pour adultère et il échappe à la peine de mort pour l’exil (en Corse). Cet exil est normalement à perpétuité mais il n’y restera que 8 ans et la nouvelle femme de Claude obtient la grâce de Sénèque sui revient à Rome. Pendant ces 8 années, il a beaucoup écrit et sera célébrer à son retour à Rome comme le plus grand écrivain vivant et ce succès va durer pendant environ 10 ans.
Sénèque va avoir une activité intense, il publie beaucoup, refait de la politique, il devient le précepteur de Néron (fils d’Agrippine nouvelle femme de Claude) et il augmente de façon colossale sa fortune personnelle et ceci prend des proportions inimaginables (1 /6 du revenu annuel de l’empire) il a été couvert d’or par Néron quand celui-ci est devenu empereur. Aux environs de 58, un scandale éclate, on reproche à Sénèque de pratiquer Pusure (=prêter de l’argent avec intérêts). A partir de ce moment là, les choses vont s’empirer.
Il va être accusé de corruption de la jeunesse, de latterie à l’égard de Néron dont il est l’ami intime et le conseiller. Néron l’a nommé consul. On lui reproche une liaison avec Agrippine et avec des hommes (d’âge mur l). Néron fait assassiner ,’ liaison avec Agrippine et avec des hommes (d’âge mur ! ). Néron fait assassiner sa mère, car il pa soupçonne d’être à la tête d’un complot. Néron a ensuite ordonné à Sénèque de mettre fin ? ses jours. Ce qui fut fait ! La même année les 2 autres frères de Sénèque se suicident !
B/ Compréhension que l’Antiquité avait du bonheur Les anciens se le représentaient différemment de ce que ron en a la représentation actuelle. Actuellement c’est un sentiment subjectif et cantonné à la sphère, privée, différente de ce qu’en pense les anciens et surtout les Grecs. Ils le comprenaient aux antipodes de ce que l’on en comprend. Le bonheur d’un homme ne se décide pas dans le fort intérieur de l’intéressé. Autrement dit quand on se pose la question de savoir si un homme vit de manière heureuse ou pas. Le bonheur d’un homme est l’objet de débats publics.
Cf: Gorgias est ce que Archélaos (tyran) peut il être un homme heureux ? Discussion sur ça entre Socrate et Polos. e bonheur fait l’objet d’un décret le plus universel possible. Comme SI la recherche du bonheur, l’ayant atteint, on se voyait intronisé comme un exemple à suivre. Aristote : Ethique à Eudème « Le mot de Solon (sage) est juste, suivant lequel il ne faut pas béatifier quelqu’un de son vivant mais seulement lorsqu’il a atteint la fin de sa vie car rien d’imparfait est heureux puisqu’il n’est pas entier Béatifier= proclamer heureux.
La notion même de béatification est celui le bonheur fait l’objet d’un décret. Méritons-nous par notre conduite d’être heureux ? C’est-à-dire que le bonheur serait un honneur. Aristote 8 ,’ Méritons-nous par notre conduite d’être heureux ? Cest-à-dire que le bonheur serait un honneur. Aristote : Ethique à Nicomaque, ivre . « Le bonheur rentre dans la classe des choses dignes d’honneur et parfaite La réaction vive de Sénèque se comprend mieux. Pourquoi compose-t-il son traité de la vie heureuse autour d’une articulation d’un objectif (le traité) et d’un subjectif (le pamphlet) ?
C’est qu’il y a le fait que son nom est associé à la représentation d’une vie non parfaite. Si sa mémoire le sali, il ne sera pas proclamé heureux. L’enjeu c’est le parachèvement de la vie heureuse et qui n’est jamais atteint par la béatification. Le parcours pour atteindre à la vie heureuse peut se transformer en impasse et ainsi pouvoir être retardé par ses semblables comme vie irréprochable et ainsi être proclamé heureux. C’est en sauvant son honneur qu’il atteint à la vie heureuse.
La vie heureuse est un traité illustré du bonheur conforme aux projets du stoïcisme, comparable à une ecole de conduite accompagnée. Ill/ La vie heureuse : 1ère partie La recherche du bonheur 1/ Chapitres 1 et 2 introduction générale méthode du bonheur. Ce texte semble assez « touffu h, riche. L’incipit de ce traité (p. 15) va de suite attirer notre attention par sa platitude. I s’agit d’une espèce de plagiat (référence implicite) à un texte fondateur sur le bonheur : Ethique à Nicomaque (Aristote).
Sénèque va s’employer à assumer tout un héritage de pensées qui pourtant peut être con e rien à voir avec le 3,’ rien à voir avec le stoïcisme. « Quel est de tout les biens réalisables celui qui est le bien suprême » (Aristote : Ethique à Nicomaque). C’est ce que tous les hommes recherchent comme un bien suprême, il y a universalité de la recherche du bonheur mais malheureusement pas unanimité autour de sa définition. Comment ceci peut faire l’objet d’une appréciation aussi divergente. Avant même les stoïciens, on avait perçu cette difficulté.
D’où vient cette contradiction ; du fait que le bonheur est l’objet d’un « désir naturel C’est par nature que les hommes tendent irrésistiblement à un état que tous le monde appelle de la même manière sans pour autant le définir de la même façon. Les hommes ne vivent pas selon leur nature paradoxe. Aristote explique ce même paradoxe en disant que si les hommes ne définissent pas de la même manière c’est qu’ils définissent le bien et le mal d’après la vie qu’ils mènent condition empirique. Ceci conduit à donner tel contenu plutôt que tel autre à la vie eureuse idéal de la vie.
On est impuissant sur la définition de cet Idéal mais on le détermine à partir des conditions matérielles (concrètes) de la vie. ly a autant de manière de définir le bonheur que de façons de vivre on est condamné au tâtonnement de ce bonheur en l’absence de tout critère universel. Idéal/concrète impasse logique. Il est impossible de définir un idéal à partir du concret. Pour en sortir, Sénèque met en place une méthode du bonheur. « Méthode » est absent du texte mais son idée est présente. Méthode vient du Grec Hodos qui signifie voie, route, chemin. 0 7