histoire des arts les joueurs de skat

LES JOUEURS DE SGT, ŒUVRE PICTURALE D’OTTO DIX En 1920 le peintre allemand Otto Dix (1891-1969) réalisa une de ses œuvres les plus remarquables. Les joueurs de Skat, traduit de l’allemand Die Skatspieler, est un tableau peint ? l’huile fait également de collages. Cette œuvre mesurant 110×87 cm est exposée à la Neue Nationalgalerie de Berlin. Elle représente à la terrasse d’un café trois mutilés de la Première Guerre mondiale jouant à un jeu de cartes dénommé Skat- I.

BIOGRAPHIE D’OTT Comme nombre de s profondément marq guerres mondiales d guerre mondiale en Swipe v dotto Dix fut ans la première mitrailleur, Otto Dix va vivre les diverses campagnes militaires dans la Somme, en Champagne, et en Russie. Cest dans le contexte d’après-guerre qu’il peint alors, comme exutoire de ses traumatismes, Les joueurs de Skat, et de nombreux autres tableaux relatifs à la guerre. Le mouvement artistique de l’Expressionnisme et le courant de la Nouvelle Objectivité sont alors pour lui une manière d’exprimer à la fois sa subjectivité sur le monde et la crudité de ses sentiments.

Son art sera ainsi considéré comme dégénéré sous le régime nazi réfractaire à toute exhibition ‘état d’âme, ce qui le conduisit à émigrer vers le sud-ouest de l’Allemagne, près du lac de Guerre mondiale. Otto Dix meurt le 25 juillet 1969 à Singen (toujours au sud-ouest de l’Allemagne), retiré de la sphère politique et à l’écart des nouvelles tendances artistiques. Il. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE DIE SKATSPIELER La Première Guerre mondiale a laissé de nombreuses traces dans les rangs de ses combattants.

Corps mutilés, âmes meurtries, les « gueules cassées » et leurs réhabilitations dans la société deviennent un véritable enjeu politique. D’abord dissimulés, censurés, ils deviennent dans les nnées 20 le symbole du courage et de la nécessité de garder ? l’esprit le traumatisme que représente la guerre. Mais, ce qui se présentait comme principe du devoir de mémoire se mue bientôt en parade de l’horreur. Les mutilés sont exhibés sur la place publique.

Leurs souffrances sont récupérées par la démagogie du pouvoir politique. Chaque État fait étalage de ses porte-drapeaux de la douleur. Ill. ANALYSE ICONOGRAPHIQUE ET ICONO OGIQUE DE DIE SKATSPIELER Otto Dix va stigmatiser cette instrumentalisation des mutilés de guerre. Représentés à la terrasse d’un café Les joueurs de Skat exposent leur morbidité à l’avide oyeurisme des passants. Les journaux placés derrière eux viennent signifier l’approbation de ce sordide spectacle par les discours et voies officiels.

A gauche du tableau, le premier personnage n’a pour seul bras qu’une sommaire prothèse de bois qui sort de sa manche gauche il tient ses cartes avec les orteils de pied de sa iambe droite 2 jambe gauche se termine par une béquille. L’élévation de sa jambe droite lui confère une posture simiesque qui contraste avec le port du costume. Ce « singe » déguisé a de plus perdu une partie de ses cheveux, tel un animal pelé. Le personnage de droite ne se constitue lui que d’un buste. Il porte sur sa veste une croix de fer, décoration d’honneur militaire. Le prestige est de plus cultivé par l’allure distinguée du personnage.

Mais Dix révèle ? l’observateur attentif l’incongruité de la situation par la présence, quelque peu dissimulée derrière des barreaux de chaise, du pénis du personnage sous son buste. Le troisième personnage, au centre du tableau, est quant à lui amputé aussi bien de ses bras que de ses jambes. Il semble constitué de bric et de broc. Un œil de verre, des béquilles, une mâchoire métallique avec laquelle il saisit ses cartes, un cône qui tient lieu ‘oreille, et une coque cousue sur une partie de son crâne, il n’est plus qu’un assemblage d’éléments hétéroclites.

Sa constitution trouve son écho dans la composition même du tableau qui est fait en partie de collages. e thème du délabrement physique et la composition matériel du tableau travaillent ici en miroir. Les lignes brisées, les couleurs ternes, et la perspective aplanie ajoutent au sentiment de malaise et d’affliction qui gagne le spectateur de l’œuvre. Otto Dix dénonce ainsi la déshumanisation des mutilés de guerre devenus simples bêtes de foire, monstres difformes en représentation. 3