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Paris par la fenêtre, Marc Chagall Marc CHAGALL Peintre, graveur, sculpteur français d’origine russe, il a également fait des vitraux et de la céramique. Né à Vitebsk en 1887 et mort à Saint Paul de Vence en 1985. De son vrai nom Moishe Zakharovich Shagalov (Moishe Segal). II est issu d’une famille juive très religieuse et d’origine modeste. Il prend la nationalité française en 1935. Influencé par le cubisme, Chagall crée un univers où les personnages et les objets sont toujours reconnaissables, mais rapprochés sans souci de vraisemblance.

L’air est l’élément le plus résent dans ses tableaux, les personnages flottent souvent. I peint des souvenirs figures de juifs ou de Les thèmes des fleu fréquents dans ses Présentation du tableau Swip next page folkloriques, des oureux sont 1913 – Huile sur toile, 136 x 141-5 cm — Musée Guggenheim, New York La ville représentée dans le tableau est Paris. Chagall en propose une vision poétique. Les formes et les couleurs ne sont pas une représentation fidèle de la réalité de la ville. Analyse et description de Vœuvre 1.

Un paysage urbain Le premier plan est constitué par l’intérieur de l’appartement avec ‘homme au double visage vu de profil, la chaise au dossier fleuri l’envers et un couple semble flotter dans les airs, horizontalement. À l’arrière plan, la ville avec ses immeubles et la tour Eiffel. Le paysage est vu depuis la fenêtre de l’appartement. C’est la tour Eiffel qui permet d’identifier la ville. Elle est mise en valeur par sa verticalité qui domine le paysage urbain. Sa partie supérieure est coupée, suggérant sa hauteur sans fin. En la peignant en blanc, le poète a accentué son caractère poétique. ? l’arrière-plan, c’est la couleur blanche qui domine dans le ableau, comme si la tour Eiffel illuminait toute la ville. 2. Un paysage poétique et moderne es personnages ne sont pas traités de façon réaliste : le chat a une tête humaine, l’homme a un double visage, le couple semble flotter dans les airs à l’horizontale ; dans les airs, une figure énigmatique semble représenter un parachutiste, dont le parachute est traité comme le ciel, de manière géométrique, en triangle. L’homme au visage double renvoie à la figure de Janus.

On ra interprété comme la figure du peintre regardant à la fois vers ses rigines russes à l’Est et vers la France à l’Ouest, où se trouve sa nouvelle vie. Derrière la fenêtre, un train avec sa machine à vapeur représente la modernité issue de la révolution industrielle. Mais cette représentation inversée des wagons et des roues donne à cette image un caractère étrange. Les couleurs qui dominent sont le blanc, le bleu, le brun et le rouge. Ces couleurs qui ne correspo 2 OF s couleurs qui dominent sont le blanc, le bleu, le brun et le rouge.

Ces couleurs qui ne correspondent pas à la réalité donnent à la oile un caractère subjectif et poétique. La lumière semble émaner de la tour Eiffel qui irradie le paysage urbain de sa couleur blanche. La composition s’organise autour des lignes verticales de la fenêtre au premier plan et de la tour Eiffel à l’arrière-plan. une ligne oblique partage la composition en deux parties : une partie brune au premier plan et une partie blanche à l’arrière-plan. Mise en relation avec un poème étudié dans la séquence Eloge de la modernité : VERLAINE et APOLLINAIRE Croquis parisien La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus.

Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus. Le ciel était gris. La bise pleurait Ainsi qu’un basson. Au loin, un matou frileux et discret Miaulait d’étrange et grêle façon. Moi, j’allais, rêvant du divin Platon Et de Phidias, Et de Salamine et de Marathon, Sous l’oeil clignotant des bleus becs de gaz. paul VERLAINE, poèmes saturniens (1866) Zone (extrait) J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom Neuve et propre du soleil elle était le clairon Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes

Du lundi matin au samedi soir uatre fois par jour y passent Le matin par trois fois la si 3 OF s gémit une cloche rageuse y aboie vers midi Les inscriptions des enseignes et des murailles es plaques les avis à la façon des perroquets criaillent J’aime la grâce de cette rue industrielle Située à paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes Guillaume APOLLINAIRE, Alcools (1 913) Les deux poèmes évoquent Paris. Ces évocations se font au tournant de XIXème et du XXème siècle. VERLAINE utilise des décasyllabes et des vers de 5 syllabes.

APOLLINAIRE n’utilise aucun type de vers particulier. 1. Une promenade urbaine e poète effectue une marche à travers la ville (« moi j’allais » VERLAINE) ou reste statique (« j’ai vue » APOLLINAIRE). VERLAINE: « La Lune plaquait, la bise pleurait’ APOLLIANAIRE: « La sirène y gémit, une cloche y aboie’ Ces personnifications et comparaisons donnent de la ville l’image de quelque chose de vivant, de très actif mais essentiellement bruyant. 2. une éloge de la modernité « Croquis parisien » La promenade urbaine amène le poète à rêver de la Grèce antique.

Le dernier vers le ramène cependant totalement à la modernité comme si il avait effectué un voyage dans le temps. e poème renvoie à la vie quotidienne, le niveau de langue est courant voire familier (ex:  » matou »). La diérèse sur « miaulait » donne l’impression d’entendre vraiment le chat. « Zone’ Le poète évoque la moder par le monde du travaille 4 OF s « Zone » Le poète évoque la modernité de la ville par le monde du travaille. I n’y a pas de vers régulier, ni de ponctuation, le découpage en phrase se fait par le sens et les rimes. Faire le bilan

Dans ses tableaux, Chagall aime à mêler le rêve et la réalité. Cette vision de paris n’y échappe pas. Si la tour Eiffel et les immeubles nous renvoient précisément à la ville et à Paris, leur traitement plastique n’est pas du tout réaliste. Ainsi voit-on la tour Eiffel comme une apparition blanche, lumineuse et fantomatique qui se détache sur un ciel traité en losanges colorés sans aucun rapport avec la réalité des ciels parisiens. Par ailleurs, l’artiste peuple son univers urbain de personnages étranges : chat à tête humaine, homme à double visage, couple lottant horizontalement sur une mer de brume.

C’est donc une vision éminemment subjective et poétique que le peintre nous donne de Paris. Les poèmes étudiés dans la séquence mettent eux aussi en avant une vision novatrice de la ville, dans le fond comme dans la forme. L’espace urbain, voir industriel devient objet de poésie. es poètes s’affranchissent des formes traditionnelles et fixent en optant pour le vers libre et les assonances. Le choix des images et la place accordée aux sens, aux couleurs notamment, transfigurent le réel, et en cela, on rejoint la vision de Chagall. S OF s