L Art Du Roman

Milan Kundera – L’art du roman Kundera, romancier contemporain qui écrit en tchèque puis en Français. PREMIERE PARTIE : « L’HERITAGE DECRIE DE CERVANTES » Husserl a fait une critique aux Temps modernes : les nombreux progrès scientifiques (portés par Galilée et Descartes) ont focalisé l’attention sur des détails abstraits et des généralités au points d’en oublier le monde vécu de l’individu, c’est-à-dire une crise de l’identité « européenne » (en tant que sentiment d’appartenance à l’air de civilisation occidentale, qui comporte aussi l’Amérique du

Nord etc. ). Kundera rétorque qu roman a évolué pour de traiter les questio philo ne s’intéresse p or E Sni* to bli de l’être, le : se proposent t auxquelles la s existentielles. Cette tendance du roman commence avec le Don Quichotte de Cervantes. ? Un par un, le roman a découvert, à sa propre façon, par sa propre logique, les différents aspects de l’existence : avec les contemporains de Cervantes, il se demande ce qu’est l’aventure [Don Quichotte parodie des romans de chevalerie] ; avec Samuel Rlchardson, il commence à examiner « ce qui se passe ? l’intérieur à dévoiler la vie secrète des sentiments [romans de Richardson sont épistolaires] ; avec Balzac, il découvre l’enracinement de l’homme dans IHistoire [Le Cabinet des antiques = vie de la vieille noblesse après la Révolution, ruinée et délaissée] ; Swlpe to vlew next page délaissée] ; avec Flaubert, il explore la terra jusqu’alors incognita du quotidien [on a reproché à Madame Bovary son « réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères ; avec Tolstoï, il se penche sur l’intervention de l’irrationel dans es décisions et le comportement humains [dans La guerre et la paix, le libre-arbitre des personnages n’a plus aucune incidence puisque la fatalité, le poids de l’Histoire sont inéluctables]. » Le roman se veut un outil pour l’Homme afin de mieux se comprendre et de mieux comprendre l’environnement qui l’entoure : « La connaissance est la seule morale du roman. » Roman ne peut être envisagé qu’à l’échelle supranationale : tous ces pays s’influencent culturellement depuis la Renaissance, les différentes découvertes qui font l’Histoire du roman s’appuient ur les découvertes européennes précédentes. Histoire du roman peut se comprendre par longues périodes d’exploration de telle ou telle question sur l’être, posée sous tel ou tel angle.

Ces évolutions sont donc intimement liées et s’expliquent souvent par les évènements historiques qui environnent les auteurs. Y a-t-il une mort du roman, une fin de son histoire ? Oui, et elle a déjà eu lieu. S’est effectuée à l’apparition des sociétés totalitaires du XXe siècle : l’essence du roman (relativité, découverte, paradoxes) s’est heurtée à une idéologie, une vérité fixe, établie et ncontestable C] impossible de coexister avec l’idée unique et imposée à tous. Donc les aeuvres publiées au XXe n’ont pas été de vrais r et imposée a tous. Donc les oeuvres publiées au XXe n’ont pas été de vrais romans . étant au seNice d’une idéologie, ils n’ont fait que répéter et n’ont pas cherché à découvrlr, à remettre en questlon.

Pire : leur essence, leur fonction dans la société réside dans cette répétition. Même à la mort des régimes totalitaires, le roman reste en opposition avec son temps : le maitre-mot de nos sociétés ontemporaines est la « réduction », la « simplification » (on ne voit l’homme que par son rôle social, on ne voit l’Histoire que par une vision toute-faite de quelques évènements etc. ). Cl les médias tendent à simplifier les messages des romans, à en proposer des interprétations « vraies » alors que la définition du roman est au contraire de manifester la complexité du monde, la vérité insaisissable, la pluralité des lectures.

Toutefois, il aurait pu y avoir d’autres issues à fhistoire du roman : toutes les questions sont loin d’être épuisées. « Si le roman doit raiment disparaître, ce n’est pas qu’il soit à bout de force mais c’est qu’il se trouve dans un monde qui n’est plus le sien La sagesse du roman, c’est qu’il ne cherche pas à juger et ? prendre parti, contrairement aux hommes : donne à voir la relatlvité des choses et l’absence d’un Juge suprême. L’aventure, thème au départ central du roman, disparaît peu ? peu au profit de l’intériorité. Si fon prend l’exemple de la guerre dans la littérature, elle était provoquées par des objectifs nobles (gloire personnelle (récupérer Hélène) chez Homère, patriotisme chez Tolstol)