POLITIQUE MACROECONOMIQUE ET POLITIQUE DE CROISSANCE

STRATEGIES NATIONALES DE DEVELOPPEMENT UN DESA NOTES D’ORIENTATION POLITIQUE MACROECONOMIQUE ET POLITIQUE DE CROISSANCE Shari Spiegel Directeur exécutif Initiative for Policy Di Columbia University, NATIONS UNIES or 158 gu DEPARTEMENT DES AFFAIRES ECONOMIQUES ET SOCIALES (DAES/ UNDESA) -2007- Remerciements Cette note repose essentiellement sur l’ouvrage collectif de Joseph E. Stiglitz, Jose Antonio Ocampo, Shari Spiegel, Ricardo *rench Davis et Deepak Nayyar, Stabillty With Growth, Oxford University Press, 2006.

Veuillez consulter cette publication pour une analyse détaillée de bon nombre de questions évoquées et la discussion de ifférentes options pour la préparation des Stratégies nationales de développement. Les analyses, évaluations et données y afférentes ont été initialement élaborées par les aute urs du rapport puis revisitées en réponse aux commentaires récoltés en retour par différents réviseurs.

Elles ne représentent pas nécessairement les vues du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, et les auteurs des citations doivent être dûment mentionnés. 2 Le document final du Sommet mondial des Nations Unies de 2005 a appelé les pays participants à préparer des stratégies nationales de éveloppement qui prennent en compte les objectifs de développement internationaux convenus dans les sommets et les conférences des Nations Unies ces vingt dernières années. our aider les pays ? réaliser cette tâche, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) a commandé une série de notes à l’intention des décideurs et des théoriciens, au gouvernement et dans la société civile, portant sur les principaux domaines associés à la formulation de stratégies nationales du développement . politique macroéconomique et politique de croissance, politique commercia le, olitiques d’investissement et de technologie, politiques financières, politique soci commentaires judicieux sur ces notes.

Ces notes d’orientation ont été rédigées par des experts spécialistes de leur discipline. Elles s’inspirent des expériences et des dialogues récoltés par les Nations Unies dans les domaines économique et social, complétés par des connaissances extérieures ? l’Organisation. Les notes présentent des suggestions concrètes sur les moyens de réaliser, sur le plan national, les objectifs de développement convenus au niveau international et résumés dans le Programme de l’ONU en matière

Elles sont destinées à fournir à ceux qui forgent et définissent les politiques nationales une palette d’alternatives possibles aux politiques standard qui ont prévalu durant les deux dernières décennies, sans privilégier de mode d’action spécifique. Elles servent ? aider les pays à développer et exploiter pleinement les possibilités qui leur sont accordées pour l’élaboratlon de politiques, et qui leur autorisent une marge de manœuvre effective dans la formulation et l’intégration de politiques économiques, sociales et environnementales à l’échelon national.

J’encourage les lecteurs à considérer ces notes comme des ontributio ns complémentaires au débat national sur les défis posés par le développement et les polltiques requises pour relever ceux-ci. Les questions choisies sont des éléments cruciaux de la mosaïque constituée par l’ensemble des politiques sous-jacentes aux stratégies de développement national lesquelles sont ultimement consacrées ? sociale et de protection environnementale. José Antonio Ocampo Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales Nations Unies New York, juin 2007 Table des matières Introduction. Il. Objectifs macro économiques….

Stabilisation et croissance…. Infl ation. „ „ „ „ „ „ „ „ „ „ „ . Impact de Finflation sur la croissance…………….. . Coûts de la lutte contre l’inflation Solde de la balance extérieur e . Chômage et Page 6 7 8 14 15 16 Ill. Politiques budgétaire et monétaire et régimes de Politique change . 18 Sources des recettes bud traintes liées aux de la politique Instruments indirects de la politique monétaire……… Mécanismes directs et autres mesures microéconomiques……… Dimensions macroéconomiques des réglementations prudentielle 36 39 40 42 Régime des taux de — Impact de la dévaluation

Impact sur la demande globale et la croissance….. — Impact sur Hinflation………………………… „……………….. Effets de bilan réel… — Débat autour des régimes d e taux de change…… Régimes des taux fixes et flottants…………. . Interventions sur le marchés des changes…….. Régimes intermédiaires…………. „…. ,.. 45 46 47 48 50 51 54 4 30 biais des réglementations prudentielles.. 65 Gestion de la dette publique dans les pays en 72 développement….. . 70 Conclusion : interventions microéconomiques et autres mesures hétérodoxes… Références……………… Encadrés

Encadré 1 Impact de l’inflation sur l’inégalité…. 13 74 Encadré 2 Taxation des entreprises multinationales . 25 Encadré 3 Gestion du syndrome „ 56 Encadré 4 Cadres comptables . 67 NOTE D’ORIENTATION S UR LA po ITIQUE MACROECONOMIQUE ET LA POLITIQUE DE CROISSANCE* INTRODUCTION Depuis les années 1990, bon nombre de pays en développement ont enregistré des complémentaires au-delà des politiques budgétaires et monétaires (notamment la gestion de la balance des opérations en capital, les réglementations et autres Instruments microéconomiques) et plaide en faveur de l’équilibre des rôles du gouvernement et du secteur rivé.

En outre, les décideurs doivent coordonner les politiques budgétaires et monétaires ainsi que les régimes de change afin de concevoir des programmes fondés sur la flexibilité et les besoins individuels de chaque pays. La présente note est divisée en trois sections. La première présente les objectifs macroéconomiques et rend compte de la nécessité de disposer d’un ensemble élargi d’objectifs en matière d’orientation.

La deuxième section examine les instruments conventionnels de l’élaboration de politiques macroéconomiques : orientations budgétaire et monétaire, et régime de change. La troisième et dernière section explore les instruments alternatifs de la gestion macroéconomique, en accordant une attention particulière aux interventions sur les marchés des capitaux. Certaines des questions détaillées, telles que la mobilisation des recettes publiques, sont pertinentes pour les choix actuels en matière d’orientation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

D’autres parties, comme par exemple celles qui traitent des modalités de l’aide, des rapports entre l’aide et le «syndrome hollandais », et dans une certaine mesure, des mécanismes directs de la politi ue monétaire, sont pécifiquement axées sur réglementations prudentielles et à la comptabilité des déficits structuraux, concernent en priorité les pays à revenu intermédiaire disposant d’une plus grande capacité administrative.

Mais nous espérons que cet exposé incitera tous les responsables concernés à prendre des mesures innovantes, susceptibles de surmonter les inaptitudes du marché. Cette note d’orientation a été préparée par Shari Spiegel, directeur de l’Initiative for Policy Dialogue, Columbia university Business School, New York. Les commentaires et les questions s’y rapportant oivent être envoyés à fadresse esa@un. org.

OBJECTIFS MACROECONOMIQUES Nous commencerons notre exposé par une présentation des objectifs de l’élaboration de politiques macroéconomiques. Sur un plan très général, une politique économique vise à optimaliser le bien-être de la société à long terme, d’une manière équitable et durable. La plupart des récents débats afférents à la politique économique s’est centrée sur les varlables intermédiaires, telles que la stabilité des prix ou la balance des paiements.

Cependant, les variables intermédiaires ne sont pas très importantes en oi. Elles tirent essentiellement leur valeur de leur rôle comme indicateurs potentiels L’élaboration de politiques macroéconomiques devrait s’articuler autour de la « macroéconomie réelle » et de Putilisation de la capacité de productlon, c’est *dire affecter les capitaux et employer la main d’œuvre au plus haut niveau de rentabilité possible, et s’attacher à améliorer cette productivité.

Stabilisation et croissance Les individus sont principalement concernés par la stabilité et la croissance de leurs revenus réels. L’importance de la croissance ne devrait pas faire l’ombre d’un doute : a moindre fluctuation, même minime, du taux de croissance, qui passe par exemple de à 3 pour cent, prend beaucoup de valeur sur la durée, en raison de l’effet de capitalisation. LJn taux de croissance de 2,5 pour cent double les revenus chaque 28 ans, alors qu’un taux de croissance de 3 pour cent produit cette même augme ntation au bout de 23 ans seulement.

C’est la stabilité globale de la production et féconomie réelle qui préoccupe les entreprises lors de la prise de décision en matière de placements et non seulement la stabilité des prix. une haute instabilité crée un macroenvironnement intérieur ? hostile » qui semble être un facteur déterminant pour l’explication des fables taux de formation de capitaux : les entreprises ont ainsi moins d’Incltation à investir et la croissance cède forcément le pas.

De la même manière, les politiques economiques visant à l’exploitation plus exhaustive des ressources actuelles peuvent également sentir à générer des reve à l’avenir. Ceci suppose stabilité que ne le suggèrent les économes orthodoxes. Il est en effet impossible de dissocier croissance et stabilisation. En général, la mise en œuvre d’une politique de stabilisation à court terme entraîne es effets à long terme.

Si la production économique est diminuée de 10 pour cent par jour, le niveau de production le plus optimiste sera de IO pour cent inférieur à ce qu’il aurait pu être dans dix ans. Ceci montre bien les effets prolongés du marasme économique. Même des pays comme la Corée ou la Malaisie, considérés par les économistes comme ayant bien récupéré de la crise en Asie, évoluent à près de 10 points en deçà des résultats qu’ils avaient coutume d’enregistrer dans les décennies précédant la crise. Il existe plusieurs liens entre stabilisation (et les moyens d’y parvenir) et croissance.

En s’appuyant sur les mesures alternatives permettant de stabillser l’economie (telles que les dépenses publiques utilisées par la Corée et la Malaisie durant la crise en Asie ou les réglementations relatives aux apports de capitaux privilégiées par le Chili et la Malaisie durant ressor économique des années 1990), il est possible d’éviter les effets négatlfs sur la croissance à long terme plutôt que de compter sur la seule modification des taux d’intérêt. une attention exagérément ou exclusivement portée à la stabilité des prix peut avoir une incidence né ative sur la croissance. PAGF ID 58