la croissance demographique

C ONCEPTION ET MISE EN 23 décembre 2014 à 11:45 PAUL MILAN Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Introduction Il faut différencier croissance et développement. La croissance économique engendr l’environnement. Par (développement du Développement et Bi fastes pour ns ont été proposées OF Swipe ta vie » nextp g Le développement durable est l’un des enjeux majeurs de nos sociétés. La préoccupation n’est pas seulement éthique (peut-on détruire la nature ? , mais aussi économique (épuisement des ressources naturelles) et sociale quelle société laisseronsnous aux générations futures La croissance est-elle encore source de bien-être ? Quelles sont les limites écologiques de la croissance ? La mesure du bien-être : indicateurs imparfaits (les insuffisances du PIB) Bien-être environnemental : limites écologiques de la croissance (la croissance provoque des dégâts environnementaux et épuise les ressources naturelles) une réponse : développement durable (concept récent, mise en œuvre difficile).

Pour F. Perroux (1903-1987)), la croissance, « c’est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension our une nation, le produit global net en termes réels ». Le développement, « c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel et global » Le développement économique est repérable par des indicateurs sociaux : nombre de médecins par habitant, taux d’alphabétisation, nombre d’étudiants.

On mesure souvent le niveau de développement avec l’IDH. OLIVIER MOREAU ÉCONOMIE TERM ES CROISSANCE ÉCONOMIQUE, DÉVELOPPEMENT ET BIEN-ÊTRE Le développement économique peut s’accompagner ‘un développement humain défini comme un processus « d’élargissement du choix des gens » mettant en avant la liberté de jouir d’une bonne santé, d’être éduqué et de profiter d’un niveau de vie décent (Amartya Sen). Cette notion souligne que le développement humain et le bien-être vont au-delà de la simple richesse matérielle.

La croissance est souvent une condition nécessaire mais non suffisante du développement et le développement contribue à la croissance. La croissance 0 par tête de la population américaine a augmenté de deux tiers, mais qu’? leurs yeux, leur ien-être est resté à peu près constant. On constate qu’à partir d’un certain seuil de richesse, il n’y a plus de corrélation positive entre l’accroissement de richesse et le degré de satisfaction des populations. Pourquoi ?

Les richesses peuvent être très mal réparties, la croissance peut reposer sur l’augmentation de production à faible utilité sociale (armes de destruction).. Dans la théorie des « capabilités », Sen dit qu’il faut favoriser la llberté réelle de chaque personne, notamment les plus défavorisées, d’où le rôle crucial des politiques de santé et d’éducation. Il définit la capabilité » par la liberté et l’épanouissement des différentes potentialités humaines. En 1972, le Bhoutan a remplacé le PNB par le BNB (bonheur national brut) pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants.

Cet indice se base sur quatre dimensions, piliers du développement durable : la croissance et le développement économique responsable, la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la sauvegarde de l’environnement, la bonne gouvernance responsable. La croissance économique menace les biens communs et les biens collectifs. Un bien collectif présente la particularité à la fois d’être non exclusif on peut le consommer sans en payer le prix) et non rival (la consommation du produit par un agent économique n’empêche pas celle d’un autre agent).

Un bien commun est une ressource qui est non excluable, mais dont la consommation est rivale. Il est impossible d’empêcher un agent de consommer ce bien mais sa consommation di ntités disponibles pour les disponibles pour les autres. Quand une ressource est en libre accès, chaque individu est conduit à y puiser sans limite, poussant à sa disparition. Cest la « tragédie des communs ». Si les pêcheurs ne sont pas spontanément poussés ? a coopération pour sauvegarder la ressource, ils ont alors tendance à se comporter en « passagers clandestins » en profitant de la ressource sans en payer le prix de sa disparition.

L’État doit intentenir. B Les ressources du bien-être Le paradoxe d’Easterlin s’explique par des facteurs non monétaires. Le bien-être déclaré des populations dépend également de la qualité de son environnement social et politique (le capital social et institutionnel), du niveau de formation de la population (le capital humain) et de la qualité de l’environnement naturel (le capital naturel). Capital institutionnel : ensemble des institutions politiques, institutionnelles et 2 LE VERROU ÉCOLOGIQUE DE LA CROISSANCE juridiques ayant pour fonction la protection (de la propriété, des contrats, des ressources.. ), la surveillance de la concurrence), la régulation (le respect des nomiques), la couverture à travailler ou à produire. II a de nombreuses répercussions : il permet de trouver un emploi, d’augmenter ses revenus ; il tend ? améliorer la santé, semble accroître le bonheur, favorise l’instruction de la génération suivante. Le capital social représente les réseaux qui facilitent la oopération au sein des groupes ou entre eux (réseau de relations familiales, amicales, professionnelles, associatives). Le capital naturel correspond aux ressources naturelles (minéraux, végétaux, animaux, pétrole.. ) utilisées dans le processus de production. Le capital physique (ou technique ou productif) correspond aux biens durables (bâtiments, machines) qui servent à produire des biens et des services. 2 Le verrou écologique de la croissance A Croissance économique et consommation de capital naturel La croissance zéro est une notion vulgarisée par le club de Rome, roupe d’experts internationaux qui mirent en évidence les excès de la croissance au début des années 1970 (pollution, épuisement des ressources naturelles).

La croissance zéro devrait permettre de respecter réquilibre écologique et en particulier ne pas détruire les ressources naturelles d’un « monde fini ». La croissance infinie dans un monde fini est impossible pour plusieurs raisons elle finit par épuiser les ressources naturelles, génère des externalités négatives, est à l’origine des changements climatiques.. La croissance économique peut entraîner des catastrophes écologiques et génère ussi de nombreux déche industriels) qu’il faut – ‘ OF IC également à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles.

L’empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d’eau nécessaires pour produire les ressources qu’un individu consomme et pour absorber les déchets générés. Elle analyse la situation en partant de l’hypothèse que la capacité de regénération de la terre pourrait être le facteur limitant pour l’économie humaine, si elle continue ? surexploiter ce que la biosphère est capable de renouveler. Le terme d’empreinte écologique s’inscrit dans la dynamique du lub de Rome et apparait au moment de la conférence de Rio (« sommet de la terre ») en 1992.

Quand l’empreinte écologique (actuellement de 2,5 hectares par personne en moyenne) dépasse la biocapaclté (actuellement de 1,8 hectare par personne), la terre est en situation de « dépassement écologique ». 3 FAIRE COHABITER CROISSANCE ÉCONOMIQUE. En 2008 1’empreinte écologique d’un Étatsunien est de 9,5 hectares (hag : hectares globaux), d’un Français 5,2 hag, d’un Kenyan 1,1 hag. Un Étatsunien est en situation de « dette écologique ». L’empreinte « eau » d’une tasse de café noir est de 140 litres.

Ce hiffre comprend l’eau utilisée pour faire po de café, récolter, raffiner, 6 0 actuellement plus importantes dans les pays industrialisés que dans les pays émergents, mais la croissance soutenue de ces derniers rend les scientifiques inquiets quant au réchauffement climatique. 3 Faire cohabiter croissance économique et développement durable A Croissance économique et faible soutenabilité Soutenabilité : maintien d’une capacité constante de la société ? produire du bien-être (traduction de l’anglais sustainable).

Le mot anglais peut faire Pobjet de deux traductions ; « durable » et « soutenable ». Si le terme « soutenable » renvoie à l’idée d’aide, de renfort et de durée, celui de « durable » se limite à une dimension temporelle de conservation des ressources naturelles et évacue partiellement l’aide immédiate aux pays émergents. La soutenabilité repose sur la possibilité de concilier croissance économique, cohésion sociale et préservation des ressources naturelles. La soutenabilité renvoie donc à une version plus large du développement durable.

Si on considère que le capital naturel est irremplaçable, le maintien de cette capacité exige de léguer aux générations futures un nvironnement préservé (soutenabilité forte). Si on considère que le capital humain ou physique peut se substituer au capital naturel, le maintien de cette capacité exige que les générations présentes compensent les atteintes au stock de capital naturel par une accumulation des autres sortes de capitaux (soutenabilité faible).

La soutenabilité faible part du principe que les capitaux sont substituables. Elle accepte la destruction relative du ca ital naturel et la dégradation de l’environnement à con ock de capital transmis grace au progrès technique et raccumulation de connaissances (la isciculture est une solution à la surpêche). Le patrimoine naturel pourrait être remplacé par le patrimoine technologique. « On ne peut plus continuer comme ça » : voilà le constat qui fonde l’idée même du développement durable.

Les politiques actuelles accentuent l’écart entre les pays riches et les pays pauvres, mais aussi entre les riches et les pauvres d’un même pays, et épuisent les ressources naturelles. II faut donc mettre en place un processus de développement qui concilie l’environnement, l’économique et le social. C’est la conférence des Nations Unies sur l’environnement ? tockholm en 1972 4 ECONOMIE TERM ES FAIRE COHABITER CROISSANCE ECONOMIQUE. qui marque le point de départ de cette réflexion.

Mais c’est le rapport Gro Harlem Brundtland qui va contribuer à faire connaître la notion de développement durable en 1987. Il le définit comme un « développement qul répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Ce développement repose sur plusieurs principes : • le principe de solidarité avec les énérations futures et avec les populations de B0 processus de décision.

C’est un principe de démocratie articipative environnementale dont les trois grands axes sont l’accès à l’information, la participation au processus décisionnel et l’accès à la justice (réparation et recours) en matière d’environnement. La déclaration de Rio de 1992 affirme la place prééminente de l’homme : « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive avec la nature ». De nouveaux principes apparaissent.

Le principe 16 (principe du pollueur payeur) précise que « les autorités nationales devraient s’efforcer de promouvoir l’internalisation des coûts e protection de l’environnement et l’utilisation d’instruments économiques en vertu du principe selon lequel, c’est le pollueur qui doit en principe assumer le coût de la pollution » Le principe 17 (principe d’évaluation environnementale) précise que « les études préalables à la réalisation d’aménagements ou d’ouvrages qui, par l’importance de leurs dimensions ou leurs incidences sur le milieu naturel peuvent porter atteinte à ce dernier doivent comporter une étude d’impact permettent d’en apprécier les conséquences ».

Pour les néo-classiques, le progrès technique et l’accumulation de connaissances ermettront de réduire l’intensité énergétique de la croissance économique. La courbe environnementale de Kuznets (1901-1985) tend ? confirmer le point de vue des tenants d’une soutenabilité faible. Au-delà d’un certain niveau de développement un pays dispose alors des moyens et de la volonté de réduire ses émissions polluantes. défenseurs d’une soutenabilité forte, le capital naturel et les autres capitaux ne sont pas substituables, mais complémentaires. L’utilisation d’un capital implique nécessairement celle des autres ; le capital naturel est irremplaçable.

De ce fait les ressources naturelles doivent être préservées. Certains réclament la décroissance. Si l’on considère le capital naturel irremplaçable, il convient de léguer aux générations futures un environnement préservé. Pour préserver l’environnement, il faut accepter de restreindre le taux de croissance de l’économie. Le rythme d’extraction des ressources naturelles épuisables doit être regule. Les pouvoirs publics doivent se tourner vers l’économie verte afin de trouver de nouvelles sources de croissance et d’emploi. 5 Additifs Courbe environnementale de Kuznets Dégradation de l’environnement Augmentation de la pollution Réduction 0 0