Laurence Hansen–l_ôve Concours Sciences Po Sujet type corrigé Sujet « Cargent ne fait pas le bonheur Y. Quelles réflexions cet adage vous inspire-t-il ? Introduction En règle générale, les dictons et les proverbes comportent une Sni* to vieu part de vérité, mais s part. Commenter un age or 7 démêler le vrai et le f x de dépasser l’opinion simpliste. par ailleurs t donc tenter de nt laconique, voire philosophie nous aide critiquer l’opinion commune en nous rappelant des aspects méconnus ou inédits de tel ou tel problème soulevé.
Or, dans le cas qui nous ntéresse ici, les philosophes dans leur ensemble abondent dans le sens du dicton proposé ici («l’argent ne fait pas le bonheur D). En revanche, le sens commun contredit volontiers la thèse énoncée, laquelle relèverait du paradoxe : l’argent, en effet, semble bien être aux yeux de tous (hormis peut- être quelques « sages une des clefs du bonheur. Ces positions contradictoires s’expliquent sans doute en partie par les ambiguïtés dont le terme d’ «argent » lui-même est porteur.
Un revenu confortable est sûrement un gage sinon de bonheur, du moins d’aisance et de tranquillité. Mais ni cassette souvent difficile voire pénible ou insupportable. Il faut un minimum d’argent pour obtenir des conditions de vie décentes et dignes, condition de l’autonomie. pas de liberté concrète, en effet, sans argent. 1. « Mais il y contribue » « Cargent ne fait pas le bonheur» … mais « il y contribue », ajoute- t-on le plus souvent, et cette correction relève en effet du bon sens universel.
Point besoin de lumières particulières pour savoir que la possession d’un patrimoine, et (ou) le fait de jouir d’un revenu régulier assurent un confort inimum et une tranquillité qui vont de pair non pas avec le bonheur, mais avec les conditions de possibilité du bien être matériel mais aussi moral. Ainsi un jeune qui ne gagne pas sa vie ne peut quitter le domicile de ses parents et une telle dépendance contredit une aspiration légitime et naturelle à l’autonomie. Sans argent, impossible de fonder une famille. . Avec de l’argent on peut acquérir beaucoup de biens matériels et même moraux… Des biens matériels, à commencer par un logement décent, mais aussi des moyens de production pour l’artisan, l’entrepreneur ou l’artiste. Il est clair que l’argent permet d’acquérir, dans le meilleur des cas, les moyens de choisir son mode de vie, sa profession, son travail ainsi que ses loisirs. Ainsi par exemple il faut de l’argent pour faire certaines études dans des conditions optimales.
En ce sens, Laurence Hansen–Lbve PAG » rif 7 l’argent nous apporte aussi les conditions de satisfactions d’ordre » : avoir l’esprit libéré des « moral contraintes matérielles, pouvolr se consacrer aux activités qui nous conviennent, lucratives ou pas. Conclusion : l’argent est le moyen d’obtenir confort matériel et acilités de toutes sortes. Il serait donc peut-être une condition nécessaire du bonheur. Mais en est- il pour autant une condition suffisante ? Il. ourtant Fargent ne « fait » pas le bonheur (approche théorique) C’est l’équation : argent = bonheur qui est fausse. L’argent (au sens de richesse, de biens monnayables) est incommensurable avec le bonheur. 1. Ce qui « fait » le bonheur ne s’achète pas (Aristote) Tout d’abord le bonheur est un état stable (« une hirondelle ne fait pas le printemps ») qui est lié ? l’accomplissement d’une fonction : un homme sera heureux s’il éussit sa vie conformément à ce qui constitue à ses yeux une raison de vivre, voire une vocation. our Aristote seul l’homme vertueux (qui réalise au mieux ce qui constitue le propre de Phomme, ? savoir la sociabilité et la pensée) peut être heureux. Car l’homme n’est heureux que s’il a le sentiment d’une « œuvre accomplie ». Cest pourquoi, tout ce que l’on possède (la fortune, 1’« argent ») peut- être – tout au plus- le signe d’une certaine réussite sociale, mais ne saurait être confondu avec « le souverain bien » qui, lui, ne peut ?tre aléatoire, ni transmissible, comme le sont les biens matériels. 2.
La satisfaction qu’apport ambivalente PAGF3CF7 l’argent est ambivalente Le bonheur vaut par lui-même : « nous le choisissons toujours pour lui-même et non en vue d’autre chose » (Aristote, Ethique à Nicomaque, l, 5). Au contralre l’argent est toujours désiré (sauf dans les pathologies telles que l’avarice) en vue d’autre chose. Nous voulons l’argent pour des biens d’ordre matériels, même si ceux-ci sont pour la plupart artificiels et superflus Au corps, nous voyons qu’il est peu de besoins. Tout ce qui lui épargne la douleur est aussi capable de lui procurer maintes délices.
La nature n’en demande pas davantage : s’il n’y a point dans nos demeures des statues d’or, éphèbes tenant dans leur main droite des flambeaux allumés pour l’orgie nocturne ; si notre maison ne brille pas d’argent et n’éclate pas d’or; si les cithares ne résonnent pas entre les lambris dorés des grandes salles, du moins nous suffit-il, amis étendus sur un tendre gazon, au bord d’une eau courante, à l’ombre d’un grand arbre, de pouvoir à peu de frais réjouir notre corps surtout quand le emps sourit et que la saison émaille de fleurs l’herbe verte des prairies.
Et puis, la brûlure des fièvres ne délivre pas plus vite notre corps, que nous nous agitions sur des tapis brodés, sur la pourpre écarlate, ou qu’il nous faille coucher sur un lit plébéien » (Lucrèce, De la nature, Livre Il). En réalité tous ces « biens » valent principalement parce qu’ils flattent notre amour-propre comme le montre Rousseau : « Je prouverais enfin que si l’on voit une poignée de puissants et de riches au faite des grandeurs et de la fortune, tandis que la foule ramp