L’imaginaire

Imaginaire, comme produit d’une construction individuelle, est la fois unique et commun. Unique car chacun développe son propre imaginaire en fonction de sa personnalité ; commun car l’imaginaire est le fruit d’un tissage qui s’élabore au contact des rencontres, de l’âge et du vécu de l’individu, de son état d’esprit à un moment précis, de son environnement, de l’histoire de la société de son époque.

L’imaginaire est source de création, c’est-à-dire qu’il se matérialise dans l’écriture d’un auteur, dans le geste d’un peintre, d’un sculpteur ou d’un danseur, dans le cadr ‘un musicien. Le langage adopté oc pe cet imaginaire. Les m les formes, les harm -p next page ans la composition dans l’expression de es matériaux qui permettent à chaque individu de l’exprimer.

Dans le champ de la littérature, les mots ne servent pas seulement à communiquer ou nommer le monde mais offrent un regard singulier et intime sur l’imaginaire de l’écrivain et sa représentation du monde. Il convient alors de s’interroger sur le projet sous-tendu par le texte comme résultat d’une combinatoire entre des mots, des procédés stylistiques et leur fonction créatrice.. Le surréalisme est un mouvement artistique inauguré dans les années 1920 par André Breton, qui en sera le chef de file.

Dans le Manifeste du surréalisme, édité en 1924, celui-ci le définit comme un « automatisme psychi psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » Ce mouvement, qui s’étend sur une période à la fois ourte et très riche du champ littéraire et artistique, reflète les interrogations artistiques de cette première moitié du XXe siècle.

Inscrire cet objet d’étude dans cette durée permet d’élargir le champ des représentations et de la réflexion des élèves sur la fonction du langage et de l’acte de création. Il s’agit également de mettre en relation une époque avec la production artistique qui lui est attachée en étudiant des extraits d’œuvres patrimoniales et d’essais. Le registre fantastique court sur une large période et recouvre un vaste champ à l’intérieur uquel la subjectivité et l’incertitude sont à leur paroxysme.

Les faits exposés relèvent de l’irrationnel et mêlent réalité et rêve, vérité et illusion. A la fois genre et registre, le fantastique connaît un véritable essor au XIXe siècle avec des auteurs comme Gautier, Mérimée, Maupassant, Hoffmann ou Poe (il convient cependant de ne pas limiter le fantastique au XIXe siècle). Les formes d’écriture sont le plus souvent brèves offrant ainsi un condensé qui renforce l’aspect énigmatique, irrationnel, voire inquiétant de la situation.