Nabokov

Je vais essayer de faire aujourd’hui une comparaison entre les portraits de famille dessinés par Nabokov et Nathalie Sarraute dans ses respectives narrations autobiographiques. En commençant avec des notions para textuelles, on pourrait signaler que ces deux auteurs furent contemporains dans leur temps (Nabokov est né en 1899, et un an après le fera Sarraute) et partagèrent en différents moments de leur vie un espace commun (par exemple, Nabokov est né en Saint-Pétersbourg, lieu de résidence de la mère de Sarraute, puis les deux ont habité pendant un temps à Paris et en Suisse).

Mais cela ne veut pas dire qu’ils vécurent les mêmes choses, et surtout pas qu’ils eurent la même manière d’intérioriser leurs expériences. En fait, to nextÇEge la lecture de ces deu conditions personnel or 10 qui commencent dan e t. s. Le style de narration montre tout le temp remarquer que leurs entes ; différences s son livre nous r sa famille, ou, sinon, celui de l’adulte qui tait na re lav rit de l’enfance avec l’aide d’un double, et qui donne une valeur psychologique à un évènement de sa vie d’enfance.

En fait, la narration de Nathalie ‘arrête et finit à ce qu’elle considère la fin de son enfance (peut- être ses 13 ans), alors que Swipe to View next page celle de Nabokov arrive même à la naissance de son fils, en n’abandonnant Jamais sa vision d’adulte. C’est peut-être ? cause de ça qu’on connait mieux et plus précisément la famille de Nabokov que celle de Nathalie. En tout cas, Nathalie nous demande un exercice d’interprétation plus exhaustif que Nabokov, car elle ne nous indique pas directement ses conditions familiales : c’est nous qui devons faire des conclusions à travers es mots.

Cest cette interprétation celle qui nous permet de savoir qu’elle va naitre au sein d’une famille intellectuelle juive . son père travaille dans une fabrique (ce qui nous fait penser qu’il doit être ingénieur ou docteur), et sa mère est écrivaine. Nathalie ne va pas s’intéresser à la religion, mais pourtant, elle nous indlque à un moment du livre que son père se déclare lui-même, et avec fierté, juif.

Quant à Nabokov, il va naître dans le sein de la noblesse russe, avec un père connu qui est politique libéral (dans a page 35, que « les affaires de l’Etat exigeaient la présence de man père dans la capitale ; le Parti Constitutionnel-Démocratique, dont il était l’un des fondateurs, devait remporter une majorité de sièges dans le premier Parlement Donc la famille de Nabokov appartient à une noblesse qui légitime la richesse de sa famille. C’est dans le troisième chapitre qu’il va largement nous parler de cet arbre généalogique qui remonte jusqu’un prince tatar du XIVe. 0 qu’il va largement nous parler de cet arbre généalogique qui remonte jusqu’un prince tatar du XIVe. Siècle. Cest depuis ce siècle là que la famille s’est illustrée au service de l’empire russe. Nabokov n’hésite donc pas à nous parler de ses ancêtres, et même de ses liens de parenté les plus lointains. Ceci différence vraiment son portrait de celui de Nathalie, qui nous parle de ses liens les plus proches, en s’arrêtant brièvement en son oncle et ses grands parents, comme on verra plus tard, mais laissant le poids de son enfance à son père, sa mère et ses respectifs partenaires.

Nathalie grandit dans un contexte de séparation, où ses parents e peuvent même pas se voir face à face ; même pas se nommer (son père fera référence à sa mère avec une espèce de métonymie, en utilisant le mot « Saint-Pétersbourg 9, comme quand il demande à sa fille « as-tu écris à Saint-Pétersbourg ? Déjà à la page 15 on peut apercevoir cette séparation qui, justement, va susciter la vie changeante et inconstante de Nathalie : « ma mère m’avait fait examiner par lui pour je ne sais quels petits troubles, juste avant que je parte rejoindre mon père… ».

En effet, Nathalie va vivre une enfance marquée par les oyages entre la Russie et l’Europe à cause de la séparation de ses parents, jusqu’au moment ou elle restera à paris avec son père, dû à une sorte d’abandon de sa mère. Ce n’est pas le cas de Nabokov, qui vit une enfance son père, dû à une sorte d’abandon de sa mère. Ce n’est pas le cas de Nabokov, qui vit une enfance très heureuse dans un milieu assez commode, avec une éducation solide (lui-même nous dit qu’il apprend l’anglais avant le russe, et qu’il apprendra aussi le français et l’allemand) et sans manquer de rien.

Nathalie, par contre, va manquer de beaucoup de choses, commençant par la présence de sa mère. La figure de la mère en Nathalie est délicate, mais aussi violente, car elle agresse constamment la fille avec son absence. C’est une mère toujours absente, même quand elle est présente physiquement, comme on peut voir à la page 20 : « ce qui me revient, c’est cette impression que plus qu’à moi c’est à quelqu’un d’autre qu’elle raconte… C’est abandon de la mère qu’on voit partout ? l’enfance de Nathalie provoque en elle un malaise qu’elle portera toujours.

Nabokov, par contre, trouvera dans sa mère une complice, une amie, une alliée qui va lui comprendre, qui va l’éduquer, jouer avec lui ; bref, lui offrir son temps. Elle va même comprendre le fonctionnement de la synesthésie de Nabokov, comme on peut voir à la page 44: « Mais à ma mère, tout cela semblait parfaitement normal. Nous découvrîmes alors que certaines lettres avaient pour elle la même teinte que pour moi ou « sous le masque de mon délire, elle reconnaissait des sensations qu’elle avait elle-même connues Plus tard, on pourra lire « parfo 0